Le sexisme vu par Baptiste
Sur la page FB de ce jeune médecin, j'ai rajouté le commentaire suivant :
"Il ne le dira pas ici publiquement, mais l'homme que j'ai épousé est très fier que je porte MON nom, très fier de dire au banquier "ah non ça, voyez c'est juste pas possible que vous lui fassiez signer ce papier là avec Mme Nomdemari, elle va vous le faire avaler par les trous de nez". Très fier de dire que sa fille (notre fille) veut être aérostier (je vous laisse chercher). Il est aussi le premier a être appelé quand cette même enfant vomi tripes et boyaux à l'infirmerie - pas plus tard qu'aujourd'hui - il connait TOUS les autres parents d'élèves (et moi aucun) et les instits de primaire lui disent bien plus souvent bonjour qu'à moi - qu'ils ne voyaient pas. Bref, il est l'homme de notre maison et certainement le premier défenseur de notre identité de femmes. Notre fille a dit à sa grand-mère que chez nous, il n'y avait ni rose ni bleu, et qu'elle pourrait bien être aérostier-danseuse de tango tant que ça lui plairait à elle. Alors fuck le sexisme. Parfois il suffit de commencer là, dans son foyer. Merci à toi Baptiste. Merci aussi à Noël, qui élève notre fille comme une fille libre, sûre d'elle et avec un répondant à nul autre pareil."
Est-ce à la naissance avec l'attribution du nom de famille ? Celui du père en général, même si aujourd'hui, en France, les deux peuvent s'accoler (et pourquoi pas celui de la mère tout seul ?)
Est-ce en attribuant un prénom ? Aurions nous pu appeler notre fille Abélard, ou l’aîné Juliette ?
Est-ce en habillant ce bébé ? En robe et collant pour une petite fille ? En chemisette à carreaux pour un garçon ?
Est-ce en lui offrant un jouet plus qu'un autre ? Ceci dit ma fille n'a jamais joué avec la moindre poupée que mon cadet aimait par-dessus tout se trimbaler avec un poupon qu'il prenait plaisir à habiller, nourrir, jeter par la fenêtre. filer en pâture aux chats, câliner...
Est-ce en lui apprenant une chanson plus qu'une autre ? Ou en racontant des histoires de chevaliers et de princesses ? Perrault n'est pas le plus grand féministe qui soit et pourtant on trouve ses contes absolument partout dans les bibliothèques.
Est-ce en demandant à notre fille d'être élégante (donc sous-entendu robe & coiffure travaillée) quand nous avons un dîner ? Est-ce moi en mettant une jupe et des talons hauts quand j'ai envie d'être mieux pour un rendez-vous pro ?
Quel est mon sexisme à moi ?
Où le fais-je commencer ?
Où puis-je le faire finir ?
Est-ce sexiste que d'apprécier qu'on m'aide à mettre mon manteau quand je sors d'un restaurant ? Est-ce sexiste que d'aimer coudre et pas changer une ampoule ? Est-ce sexiste que d'aimer repasser mais pas faire le ménage ?
Es-ce sexiste que de donner 16 semaines de congés pour un 3e enfant ? Est-ce que justement ça ne pourrait pas être un choix ? Mais un vrai choix ! Ou à partager mère-père ? Ou n'importe qui d'autres de la famille d'ailleurs (grand-mère, oncle, etc)
Est-ce sexiste que de dire "Madame LE maire" ?
Est-ce sexiste que d'imaginer ma fille en danger un soir dans le métro alors que ça ne me vient pas à l'idée pour mes gars taillés comme des armoires ?
Est-ce sexiste que d'aimer conduire des voitures de sport quand on est un homme ? Pourquoi ne le serait-ce pas si j'étais une femme ?
Et avoir les cheveux courts ? Ou longs ?
Aimer le vernis à ongle ? Ou le parfum ?
Alors c'est quoi être sexiste ? Et c'est comment de ne pas l'être ?
Le "Jean" est en trop...
RépondreSupprimerAimer conduire une voiture de sport quand on est un homme ça n'est pas sexiste, ça le devient que ce même homme dit que c'est un truc d'homme et pas de femme d'aimer conduire une voiture de sport.
C'est ça la nuance pour moi, ça n'est pas ce que l'on fait mais la réaction que cela provoque. Comme "mais c'est normal que tu préfères coudre plutôt que changer une ampoule, t'es une femme"
Le sexisme commence très tôt, mon fils est rentré choqué un soir d'avoir entendu ses copains dire que de toute façon leurs mères elles ne servent qu'à faire à manger, les courses et le ménage... Il leur a dit sa façon de penser, par rapport bien entendu à ce qu'il vit avec nous, à savoir que c'est son père qui fait les courses, et que sa mère elle fait vachement bien les travaux dans la salle de bain...
Je me souviens encore de la tête horrifié d'une tante de l'homme que j'ai épousé quand il expliquait que si on arrivait pas à trouver une assistante maternelle là où on habitait à l'époque il prendrait un congé parental... Je gagnais mieux ma vie, j'avais une super mutuelle et je venais enfin d'avoir le poste que je voulais dans ma boite.
Et pourtant vu l'exemple de ses parents c'était pas gagné...
L'homme que j'ai épousé est très fière de dire que sa femme dépote en travaux, que c'est la seule nana autour d'une piscine qui montre à son enfant comment on fait une bombe... (lui était interdit de piscine pour cause d'otite).
C'est vrai que le Jean est en trop :-) Pour le reste, oui, plus que l'action c'est la réaction qu'elle provoque. Et pour ton homme, comme pour le mien, l'éducation qu'ils ont reçu auraient du en faire des machos crétins. C'est ce qui les rend encore plus précieux. Ils savent écouter, voir, aimer, changer. Ils sont hommes.
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