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mercredi 11 janvier 2017

La médecine, le soignant et l'autruche...

Je n'ai pas un parcours médical simple (je relativise, par rapport à mes cops, on va dire que j'ai trimbalé un peu plus d'emmerdes sans que ça ne soit gravissime).

Au fur et à mesure de mon existence j'ai pu voir combien mon parcours personnel pouvait avoir d'influence sur mon parcours médical.

Enfant ça allait bien dans ma vie, donc ça allait bien dans mon corps. Donc j'étais suivie sans problème.

Ado, idem, même si je suis passée par quelques errances, j'ai toujours trouvé le bon médecin qui savait me remettre dans le droit chemin.

Adulte les choses changent... 

En 1992 je me marie, ça arrive comme ça, mais plutôt comme une nécessité sociale. L'ex est formaté à l'égoïsme, la domination et un brin de perversité. Mais ça je ne le saurais que plus tard, bien plus tard.  Peut-être que mon corps le savait avant moi esprit, toujours est-il que je commence une série d'ennuis physiques, tachycardie, stress intense (que je mets sur les relations avec ma belle-famille) et puis une première grossesse compliquée, alitée, médicalisée, alors que je ne suis pas certaine avec le recul d'en avoir eu besoin. Les médecins se succèdent, ne voient rien d'anormal, je finis par croire que je vais bien.

En 1994 je fais une belle dépression post-partum, Que tout le monde ignore, voir condamne. Comment puis-je être déprimée alors que : j'ai un bébé magnifique - qui ne dort que par tranches de 20 mn ; un mari parfait - qui part bosser - mais pas que - le matin à 7h et rentre à 21h et se rajoute des déplacements; que je suis à la maison - un appart que je n'ai pas choisi dans le 18e coincé entre les dealers et le commissariat; que je n'ai pas besoin de bosser - donc que je n'ai pas de vie sociale. L'ex tente de me faire interner suite à une prise un peu élevée d’anxiolytiques mélangés avec une bière. Le médecin est prêt, reste à avoir un second avis, qui est refusé. Retour à la maison. Sans suivi. 

En 1995, deux fausses couches. Puis une grossesse à terme, moins compliquée que la première. Mon médecin voit bien que je suis renfermée, le dessin de l'ex commence à prendre forme. mais secret médical oblige, elle ne dit rien, à personne... Nicole Ferroni dirait que j'ai eu des problèmes d'escaliers; Je me heurte régulièrement aux marches, verbales, puis physiques. Je te laisse regarder.  

En 2000 on déménage en province. Je n'ai donc plus de médecin. Plus de soignant non plus (dentiste, gynéco, kiné.)

En 2001 je fais une GEU, et c'est un bienveillant qui me reçoit ce jour là aux urgences. Sans lui je serais morte. Et en mai 2001 ça n'aurait pas eu d'importance pour l'ex. Je serais morte et c'est tout. Mais ce médecin n'a pas envie que je meure, j'ai deux enfants, petits, il n'a pas envie que je meure. Il me sauve. Je suis sauvée physiquement mais ma tête reste prisonnière. J'ai le même médecin traitant que mon ex, ils sont potes. Je ne dis rien, il ne voit rien. C'est bien comme ça.

En 2001 je quitte l'ex, en 2003 j'accouche d'une petite fille. On démarre une autre vie. Elle est suivie, j'ai un médecin. Un dentiste. Des soignants.

En 2009 je me retrouve paralysée du bras gauche, 10 ans à refuser de voir ce que j'avais subi; Le bonze ouvre une première porte. Puis une seconde. Puis peut-être que j'ai ouvert les portes trop vite.

En 2010 je fais une pancréatite... Une grosse. Une de celle qui ne passe pas inaperçue. Mais je ne tombe pas sur un bienveillant; Au contraire, je ne suis qu'un cas. Ce n'est qu'un sauveur. Il m'ignore, considérant son travail accompli après l'opération. 

En 2012 . En juillet. Le 7, je perds mon père. Le 11 juillet mon anniversaire se fête au diner d'obsèques. Et je m'oublie. J'oublie ma vie, mes anniversaires, mon corps.

4 ans. Je ne veux plus qu'on s'occupe de moi. Je veux juste qu'on me fiche la paix. Je ne veux pas qu'on rajoute des "c'est pas bien" à ce que je vis. 4 ans sans suivi ou à peine. 

Malgré tout je lis, notamment des blogs. Je découvre "Alors Voilà". Je l'aime bien moi, ce médecin-lion. Je me surprend à retrouver des choses, des histoires, des chemins. A me dire que c'est ça que j'attends de la vie. De l'humain. du respect, mais je ne suis pas encore prête à me battre pour ça.

En 2016 j'ai 50 ans. Le 23 décembre je reçois un cadeau de la part de celle qui est et restera la plus fabuleuse des amies. 

Résultat de recherche d'images pour "alors voilà mille et une vies des urgences"En 2017 je prends rendez-vous chez le dentiste. J'y suis allée hier, avec ce bouquin sous le bras. Hier j'ai pour la première fois reconnue ma négligence, discuté de mes craintes, écouté ce soignant qui me disait avec bienveillance que j'avais fait l’autruche. Je lui ai aussi dit que oui, il me culpabilisait un peu, mais que je comprenais pourquoi. Alors on a parlé de Baptiste Beaulieu, des problèmes qu'ont les médecins à reconnaître la peine des malades et de leur entourage. On a aussi parlé différence, handicap, découverte, richesse humaine. Je ne suis  pas guérie, mais je ne suis plus prisonnière de mes peurs. Merci à  toi Baptiste 




jeudi 22 novembre 2012

Bon, bon, bon...

Je me mêle peu, ici je veux dire, de politique et d'actualité, d'abord parce que la politique telle qu'elle est traitée me désespère (si si, faut le dire, elle me désespère) et que l'actualité n'est que du fait divers, de préférence bien sordide et pas de l'information telle que je l'attends de journalistes soit-disant professionnels.

Bref, là n'est pas le propos (mais si vous voulez que je développe, je le ferais avec plaisir).

Non le propos est plutôt de donner mon avis (que personne ne m'a demandé mais m'en fiche vu que je n'oblige personne ni à me lire ni à être d'accord avec moi) sur les propos entendus ce matin sur France Info - à environ 9h40 mais je ne retrouve pas le podcast. Un maire disait, en substance, qu'il ne marierait pas les couples homosexuels. "Parce que ça ne se fait pas, parce qu'on marche sur la tête etc". Que des arguments raisonnés n'est-ce pas ? Il disait aussi qu'il ne confierait aucune délégation à ses adjoints, puisqu'aucun d'entre eux ne veut officier à ces mariages contre-nature (il ne l'a pas dit mais pensé tellement fort que je l'ai entendu) dont personne ne veut (et la démocratie, les élections présidentielles de mai dernier, c'est du poulet peut-être ? Pour rappel c'était une promesse de campagne, donc ceux qui ont voté Hollande savaient hein - bon ok, lui manifestement n'a pas voté Hollande) et dont personne n'a fait consultation (ah ouais, parce qu'avant d'augmenter les impôts par voie législative, il y a consultation aussi ... )

Je ne dis pas qu'Hollande n'a pas été totalement à côté de ses pompes en incluant "liberté de conscience" dans la phrase "la loi s'applique pour tous" (et que par la même occasion, il ne doit avoir aucune idée de comment fonctionnent les délégations dans les communes, enfin bref, ça, c'est autre chose). Donc je me permets de rappeler à tous (filez moi le nom de ce maire que je le lui envoie en particulier), que d'un, oui la loi s'applique pour tous, qu'on soit d'accord ou non avec et de deux que les maires ne sont pas là pour décider si oui ou non, ils veulent ou ils ne veulent pas, conscience ou  intérêt personnel en avant, appliquer cette dite loi. Non, on ne devient pas maire, on ne reste pas maire, si on n'applique pas l'essence même de représentant du peuple et de l'état. Maire n'égale pas représentant de ses intérêts personnels, familiaux, amicaux ou religieux au cas où certains l'auraient oublié ! Maire n'égale pas "roi du monde" (ben non, être maire n'autorise pas à être dictateur non plus).

Si l'Etat, donc le peuple (oui, élections démocratiques, touçatoutça) dit "mariage autorisé pour deux personnes du même sexe", alors le représentant de l'état dans la commune,  le "premier magistrat", élu lui aussi de manière démocratique, n'a pas le droit de dire "non non moi je le fais pas dans mon village".  Il va faire ce pourquoi il est élu, à savoir représenter l'état, exécuter les devoirs qu'on lui impose, et donner à ses concitoyens ce pourquoi ils l'ont élu : la liberté, l'égalité et la fraternité. Donc Liberté de choix (tu peux  épouser qui bon te semble du moment que c'est un adulte consentant et d'avis éclairé) l'Egalité des gens (homos, pas homos, blancs, noirs, à rayures ou à petits pois) et Fraternité (tu es un citoyen au même titre que moi, je te dois la protection et l'application des droits et des devoirs). Et non je le répète, c'est pas ce petit maire de mes deux qui va, lui tout seul dans son bled, décider de qui il veut marier ou pas.

S'il n'est pas d'accord avec le fait qu'il va devoir marier des homos, alors il démissionne de son mandat et puis c'est tout !

Oui, il m'a agacée cet arriéré ! Non pas parce qu'il pense petit et qu'il pète à droite, mais parce qu'il a oublié et par ses propos, nié, le principe même de sa fonction. Il est là pour les gens, pour tous ceux qui constituent son village. Il ne peut pas être d'accord avec tous, j'en suis parfaitement consciente, mais il est là pour les défendre et les traiter TOUS à égalité, et c'est lui qui l'a choisie cette fonction, personne ne lui a collé un pistolet sur la tempe ou un couteau dans le dos pour l'accepter !

Il ne déciderait pas d'accorder de permis de construire en fonction de son avis esthétique ou  n'appliquerait pas le code de la route dans les rues de son village, au prétexte qu'il est maire. Alors, si la loi est votée, il l'applique et sans chouiner encore !

Bref, voilà, il m'a particulièrement énervée ce matin, au point que j'ai hurlé un nom d'oiseau par deux fois dans ma petite voiture. Et pas juste parce qu'il est contre le mariage homo et que moi je suis pour (bon en fait ça me laisse indifférente, considérant que le mariage devrait être aussi privé qu'un contrat chez un notaire).

Il m'a énervée pour ça, mais aussi surtout, il m'a fait prendre conscience qu'il n'a rien compris du tout à ce qu'il fait à la tête de son village. Et qu'il ne doit pas être le seul, malheureusement.

ps :  Il a été célébré 245 334 mariage en France (source Insee) en 2010, il y a 1.2 % d'homosexuels en France (sources diverses, non vérifiables, mais l'insee n'a pas d'études à ce sujet), je me demande bien sincèrement combien ce mariage homo pourrait concerner de couples... 
pps : Le mariage homo est donc autorisé dans 6 pays européens (mais cherchez l'erreur, il est aussi autorisé dans un pays contre l'avortement....)

vendredi 25 novembre 2011

Parce que...

Nous ne l'avons pas cherché
Nous ne l'avons pas fait exprès
Nous avons été flouées
Nous avons été trompées
Nous n'avons pas su nous défendre
Nous n'avons pas vu venir les choses
Nous avons été manipulées
Nous avons été frappées
Nous avons été humiliées
Nous n'avons pas été soutenues
Nous n'avons pas été entendues
Nous avons été niées
Nous avons été oubliées
Nous avons eu peur
Nous avons souffert

Parce que nous nous avons traversé tout ça, alors ne laissons pas les autres le vivre elles aussi !

Écoutons, regardons, parlons-en...

mercredi 9 mars 2011

Il y a dix ans II

J'expliquais là le tout début, je n'ai pas raconté pourquoi ça a été le tout début. Aujourd'hui et certainement parce que c'est une année particulière pour moi, j'ai envie de me remémorer ces moments là.

Il y a 10 ans donc, je vivais avec l'ex, on venait de déménager, quitté, au coeur de l'été, le 18e arrondissement de Paris pour un village beauceron  (je n'avais même pas idée qu'une région pouvait s'appeler la Beauce puisque sur mon carnet d'infos j'avais noté Transbos pour le transporteur local - quelle grue tout de même). Bref, on venait de s'installer dans une longère et l'ex venait de prendre un nouveau poste, plus complexe, plus prenant, où il devait voyager et beaucoup travailler. Le déménagement c'était pour se rapprocher du boulot et lui permettre de rentrer plus tôt et de partir plus tard. Moui...


Nous voilà en septembre 2000 et la première rentrée scolaire, je l'ai faite seule ! L'ex devait avoir une réunion super importante certainement. Et me voilà avec deux enfants à mettre à l'école, l'un qui faisait sa première rentrée en primaire à 9 h dans l'école en haut de la rue, et l'autre qui faisait sa première rentrée de maternelle à 9 h dans l'école en bas de la rue... Et je m'étonne encore d'avoir un gosse traumatisé par ses études ! Mais ça n'est pas le propos.

Je vivais "seule", l'ex partait le matin à 6 h, rentrait à 21 h, dormait le week-end. Nous étions en parallèle, dans la même maison mais pas dans la même vie. Je n'y voyais pas plus d'inconvénients que ça, les choses étant plus ou moins de la sorte avec des hauts et des bas depuis quasiment 6 ans.

L'école m'a permis de rencontrer d'autres femmes, la proximité de la mairie m'a aussi donné des envies, et au final en janvier 2001 nous organisions avec celle qui allait devenir mon amie, un "café-campagne". On s'inscrivait sur les listes pour les municipales et nous étions, à notre plus grand étonnement, élues toutes les deux ! Et par extraordinaire je me voyais propulsé au rang d'adjoint au maire !!

Je pensais partager ma "victoire", un espoir d'une vie plus active avec mon mari de l'époque. Et en rentrant à la maison, toute excitée de cette nouvelle, je la lui annonce. Sa réponse a été inversement proportionnelle à la joie que je ressentais : "Et qui va garder les enfants quand tu seras au conseil ou en réunion ?" Apparemment pas lui...

Ca a été un élément déclencheur. Christelle avait déjà commencé de m'avertir que le fonctionnement de notre couple lui paraissait bizarre, et là je commençais à comprendre pourquoi.

Malgré tout j'ai pris mes fonctions avec sérieux et enthousiasme. Je m'occupais donc des relations entre le personnel périscolaire, les instituteurs, les parents d'élèves et la mairie. Des tas de gens nouveaux, plus ou moins agréables, mais globalement de bonne volonté pour continuer ce que les équipes précédentes avaient construit.

Mais comme tout nouvel arrivant, j'ai voulu mettre mon grain de sel dans ce fonctionnement, et j'ai commencé de travailler avec le chauffeur scolaire, celui là même qui m'avait regardé avec intensité un matin de janvier.

J'ai été coupé dans mon élan par une grossesse extra-utérine (oui on avait aussi l'idée de faire un 3e, mon dieu qu'on peut être stupide parfois !). Le 5 mai 2001 me voilà hospitalisée, opérée en urgence, et apprenant dans la même seconde que j'étais enceinte, que je ne l'étais plus, et que je risquais surtout d'y rester.

Le 7 mai mon mari allait bosser, ma copine Christelle s'occupant de récupérer mes enfants à l'école. Le 9 et le 11 mai je recevais la visite du chauffeur de car, qui fleurissait ma chambre avec un énorme bouquet de muguet de son jardin et m'informant qu'avec Christelle ils avaient fait les courses, géré les enfants, pris soin de la maison. Non non mon ex n'était pas en voyage, il avait d'autres priorités.

Le 12 mai je sortais de la clinique en fauteuil roulant, je n'avais pas revu mes enfants depuis le samedi de mon hospitalisation, l'ex étant venu juste une fois pour me porter quelques affaires. Le 14 mai il allait bosser, me laissant seule, en fauteuil roulant avec le téléphone à côté de moi.

Le 14 mai à midi, j'ai eu envie de mourir...

mardi 28 décembre 2010

Savoir-vivre...

On vit dans un monde plus ou moins policé (je parle de politesse, pas de maintien de l'ordre, quoi que les deux, bon bref...).  Il est de bon ton, de nos jours, d'avoir une certaine application des diverses règles de bienséance, de comportement social, de respect de l'autre et de ne pas agir en homme de Cro-Magnon. D'autant, en cette trêve des confiseurs, où à part quelques dirigeants africains en mal de victoire ou de dictateurs divers et variés, même nos politiques respectent une certaine bonhommie.

Je ne devrais donc pas avoir à écrire ce billet, enfin pas aujourd'hui. Je ne devrais donc ne pas me poser de question sur ce que j'estime être un manque flagrant de savoir-vivre de la part du frère de mon mari. Non seulement un manque de savoir-vivre, mais aussi un manque total de respect de l'autre, l'autre étant aussi bien nous (mon mari et moi) que sa famille (y compris son fils, j'y viens...)

Je vous livre donc son dernier exploit : nous les avons invité jeudi soir pour un "réveillon" Noël-Nouvel An, histoire de remercier ma belle-soeur de son dévouement lors de mon hospitalisation. Et là le bougre vient d'appeler, en disant "on sera 7,

.... Je trouve aussi que mon beau-frère a été d'une parfaite incorrection en disant "on sera 7, La Grue est avec nous". Sans nous demander notre avis, ni est-ce qu'il serait possible de ? Bordel de merde, je suis vieux jeu ou quoi ?

jeudi 25 novembre 2010

Toutes...

en jupe ? Non, aujourd'hui toutes ENSEMBLE, contre les violences faites aux femmes !

J'ai été de celles là, de celles qu'on ne veut pas voir, surtout ne pas remarquer, surtout ne pas poser de question, surtout ne pas savoir quand on est un voisin, un "ami", un membre de la "famille".

Je l'ai été moins que d'autres, mais suffisamment pour avoir pris quelques beignes, mais surtout avoir souffert de n'être rien ! Rien d'important, rien dont on pouvait tenir compte, rien dont on pouvait se préoccuper. Je n'étais rien, juste à peine un truc posé au milieu du salon et qui parfois avait l'audace de la ramener et de vouloir exister pour elle.

J'ai été niée, humiliée, écartée d'une vie sociale, j'ai été oubliée, jamais consultée, ignorée tellement souvent que j'ai fini par n'être rien. Pas même personne, non juste rien. Une non quantité négligeable.

La clé dans la serrure me faisait peur, parce qu'elle signifiait que j'allais encore une fois ne pas avoir mon mot à dire, ne pas avoir mon avis à donner, ne pas être écoutée ou même entendue, qu'une fois encore tout serait de ma faute et que rien n'irait jamais, que je ne savais pas me débrouiller, que je ne connaissais rien à rien, que je n'étais même pas capable de m'occuper correctement des enfants ou de faire un repas. Parait que c'est lui qui m'a appris à faire cuire des oeufs... mouais... paraît...

Aujourd'hui, à l'instar de Kaki, et de Manderley, je ne pardonne pas ! NON JE NE PARDONNE PAS ET NE PARDONNERAI JAMAIS ! Tant pis si je vais en enfer pour ça, je m'y retrouverais en terrain connu.

J'ai beau chercher, j'ai beau tenter de retrouver un semblant d'excuse, mais je n'en trouve pas, je ne lui trouve aucune excuse pour m'avoir traitée ainsi pendant quasi 10 ans. Non, il n'en a pas, il n'a pas d'excuse. C'était , et c'est encore un être égoïste, profondément imbu de lui-même, de sa "supériorité", et incapable de porter le moindre intérêt à ce qui ne rentre pas dans sa vision du monde. Sont dans le cadre : son père, sa mère, son fils ainé. Reste sur la touche et ne sont rien : son fils cadet et le reste du monde.

Alors même si je ne me suis pas retrouvée dents cassées et oeil poché régulièrement, j'ai souffert, et souffre encore de ce que j'ai subi.

Je suis partie, un après-midi de septembre 2001. Soit je partais, soit je mourais. J'avais des enfants, j'ai choisi la fuite.

Chacune peut faire ce pas la, à condition que quelqu'un de l'autre côté de la porte, lui tende la main.

vendredi 11 juin 2010

L'été frustré !

Pour celles et ceux qui ne savent pas, Môssieurl'aîné a bien pourri mon été il y a quelques semaines. Je l'aime hein, ce gosse, j'en suis fière même, mais voilà, j'avais un peu de rancoeur, d'autant que l'ex - ce blaireau - n'y était pas pour rien.

Hier donc,  le premier résultat "post-bac" est tombé. Le voeux n° 13 a été sélectionné... Bon, 13 ce n'est pas folichon, me direz-vous, mais est-ce un problème ? Hélas, oui ! Le résultat ne satisfait pas le destinataire de la sélection, et encore moins le géniteur du destinataire de cette sélection.

A son arrivée hier soir, Môssieurl'aîné tente l'humour, en disant "j'ai eu trois choses de chouette dans ma journée :  la première j'ai mangé à la pizzéria, c'était cool : la deuxième j'avais mon parapluie c'était encore plus cool ; la troisième le temps de l'instant est à l'exact reflet de mon moral ..." Il pleuvait à verse depuis le milieu de l'après-midi, et s'il y a un truc que Môssieurl'ainé n'aime pas c'est bien la pluie.

Je n'ai pas pavoisé extérieurement, mais intérieurement, le moins que l'on puisse dire est que j'ai jubilé ! Pas de "l'échec", parce que pour moi ça n'était pas un. Ce résultat est le reflet des deux années écoulées ;  spécification et superficialité. Spécification dans la matière demandée ( il n'aime guère que les maths ) et superficialité dans le reste (ce qui explique le rang). Deux ans que je dis la même chose : "arrête de compter sur tes lauriers, mets toi à bosser et à t'intéresser à autre chose que ce que tu maîtrises ou qui te plaît, lâche la facilité". Je jubilait donc de le voir s'interroger, ce qu'il n'avait jamais fait jusque là, trop persuadé de l'excellence de ses résultats (ça n'est pas compliqué, les à peine deux points d'avance de son bac de français sont dus au fait qu'il n'aime pas la matière, et que son prof de tpe n'a pas jamais pu le blairer. En aucun cas nous n'avons eu droit à un "ouais, j'aurais du approfondir" ou même à un début de mise au taff cette année).
Je lui ai donc demandé en quoi ce résultat le chagrinait, il m'a répondu

- Ca ne me chagrine pas, ça me frustre !
- Ca te frustre ? Mais pourquoi donc ?!
- C'est une fac Maman ! Une fac n'importe qui peut y rentrer !
- Soit, c'est une fac, mais c'est bien ce que tu voulais non ? Ne pas gratter, ne pas être enfermé dans un carcan d'études surveillées, ne pas faire trop d'heures...
- Oui, mais quand même il n'y a pas une seule classe prépa quoi !
- Mais en quoi est-ce frustrant ? Décevant je comprends mais frustrant je ne comprend pas (en me disant que quand même l'absence de gloire et de réputation lui chatouillait les dessous de nez)
- ...
- Le mieux pour toi est de demander pourquoi tu n'as pas été admis dans les classes prépa choisies avec ton père.
- De toute façon ils ne me le diront pas...
- C'est certain que si tu ne poses pas la question, tu ne pourras pas savoir, et que si tu ne sais pas tu ne pourras changer les choses. En ce sens oui, je comprend que tu sois frustré, parce que tu ne sais pas pourquoi tu as été refusé.
- Ils vont dire que je n'avais pas un assez bon dossier...
- Non, tu peux aussi ne pas avoir le profil, parce que se voir admettre seulement au 13e rang de ses voeux c'est que franchement on n'est mauvais pas aussi bon qu'on le croit, ou bien qu'on s'est planté dans ses choix... et ca pourrait être mieux, pour ton avenir, de savoir laquelle des deux options tu dois corriger.

Parce que je veux bien qu'on ne me demande pas mon avis ; je veux bien aussi qu'on me rétorque "Faut viser haut" quand j'ose émettre que sur 15 voeux, il y a 12 classes prépas très sélectives, ce qui laisse peu de choix au cas où ; je veux bien aussi ne rien y connaitre en matière d'études supérieures, mais faudrait voir à ne pas oublier que ce gosse c'est moi qui l'ai élevé, que je le connais par coeur parce que je l'aime et que j'ai envie du meilleur pour lui. Et le meilleur ne veux pas dire une demande à HEC, à Dauphine, à NotreDamedeschoux, ou je ne sais quelle école sélective haut de gamme.

Il ne me serait pas venu à l'idée d'inscrire uniquement  des écoles préparatoires pour la gloire de les voir apparaître sur son dossier de demandes. Pourquoi ne l'aurais-je pas fait ? Parce que mon fils a des capacités soit, mais surtout parce que ça fait deux ans qu'il glande ! Deux ans qu'il se perd à faire des efforts minimes pour des choses "faciles" pour lui, deux ans - voir plus - que son père le porte aux nues de l'intelligence alors qu'il ne s'agit que de facilités (ok, il est de fin d'année,il a un an d'avance, ce qui lui en fait quasi deux par rapport au reste de sa classe). Deux ans qu'on lui rabâche que le travail compte, que l'intérêt aux autres compte aussi, et qu'un dossier ne se fait pas sur la bonne mine de l'individu mais sur le long terme. Je comprends d'autant moins que l'ex a travaillé, comme un acharné pour obtenir son intégration dans une grande école d'ingéniérie. Je.ne.comprends.pas comment ce type a pu penser que son fils, couleuvre comme il est, serait intégré en prépa Hec ! Et que pas une seule fois en deux ans, il ne l'ait averti de ce qui l'attendait, que pas une seule fois lors du choix des voeux,  il n'ait réduit les prétentions, sachant qu'il n'avait pas le niveau de travail requis !

Alors oui, je suis "mère indigne" parce que ce résultat me convient et qu'il déçoit mon fils (et certainement encore plus son père), mais j'espère qu'ils se rendront compte que les 12 premiers choix n'étaient que de l'esbrouffe, et que l'esbrouffe ça ne dure pas. Qu'il faut bien admettre que le travail a une valeur, que l'humanité en a une aussi. Et qu'à 17 ans, on ne doit plus se conduire comme un gosse, surtout quand on veut être traité comme un adulte à potentiel.

A ça se rajoute que l'ex ne voit aucune difficulté à mettre le cadet en apprentissage, ce même cadet qui aura 13 ans la semaine prochaine. Les honneurs et les ambitions ne seraient-il pas les même pour tous ?

Ce qui me fait rajouter que je peux donner l'impression que j'ai pour le Cadet l'ambition que je reproche à mon ex de nourrir pour l'aîné. Je ne crois pas que celà soit. Je ne crois pas avoir trop d'ambition pour le second et pas assez pour le premier. Je veux juste donner au cadet la possibilité de croire qu'il peut lui aussi choisir son métier, je veux juste donner à l'ainé la conscience que le travail peut aider.

Ps : si quelqu'un connait un compagnon du devoir (tailleur de pierre, maçon, charpentier, menuisier...) prêt à recevoir un gosse de 13 ans pour lui faire découvrir son métier, je prends ! Si en plus il pouvait lui faire comprendre qu'il lui faut son brevet des collèges, alors je m'engage à ce que le compagnon et l'intermédiaire reçoivent des chocolats ou une belle bouteille à partager ! Mes promesses, je les fait et je les tiens !

Edit du 14/06/10 :

- Le bulletin du génie vient d'arriver. Deux commentaires enthousiastes : maths et sport (option), les autres sont plus nuancés pour ne pas dire limite consternés. "Manque cruel d'intérêt - A survolé..." et l'ex croyait quoi, qu'on allait donner la prépa sans confession à un gosse qui n'en fiche pas une dans les matières considérées comme non nobles ?!
- Vu les voeux : tous "refusé par l'établissement" même pas de liste d'attente. Refusé, merci, on n'a pas besoin de vous. J'ai eu la fronde d'appeler le second, en demandant le détail du refus : "Votre fils manque cruellement d'intérêt pour les matières non scientifiques, il n'a pas le niveau demandé en anglais notamment..." J'en connais un qui va ramer en mass...

lundi 15 février 2010

Le même genre...

Vous, je ne sais pas, mais j'ai des catégories dans la vie, des trucs "dans le même genre" : mes pantalons (tous larges et gris ou noir), mes pulls (déclinant les nuances de fushia à 80 %, mais à col V à 100 %), mes chaussures (toutes à talons hauts), mes chemises de nuit (toutes moches - ça c'est Cherettendre qui le dit), mes gosses (tous casses-bonbons :-) ) Je pourrais vous en faire une liste longue comme le bras de différents trucs de ma vie "tous dans le même genre", mais je voudrais m'attarder sur un en particulier : les blaireaux.

A la lueur d'une réunion d'association pour le moins houleuse, je viens de me rendre compte que ceux que je considère comme des blaireaux ont tous le même genre ! Nan, si, sans rire... Je vous raconte :

Allez savoir pourquoi, je ne supporte pas qu'un abruti me chie dans les bottes. Je veux bien qu'un mec doué d'un minimum d'intelligence vienne m'expliquer oh combien je ne suis qu'une crotte de mouche en matière de maniement de marteau-piqueur ou que je fais des créneaux dignes de mon arrière-grand-mère qui ne savait pas conduire ; mais qu'un gars, qui ne fait pas la différence entre un compte de résultat et compte de trésorerie, vienne me dire que, jamais j'aurais du laisser passer 8.05 euros d'agio - rétrocédés en plus ! sur un budget de 62 025.14 annuel hein -  alors que lui a envoyé 21 982.12 euros de travaux, explosé le budget par deux et acheté pour 850 euros de bouffe, alors qu'on avait voté la moitié, ça a comme effet de me faire sortir de mes gonds ; le pire étant quand il insinue que je suis en train de détourner des fonds avec un "compte secret". Ca a produit une implosion dans mon système nerveux et je suis partie en live !

Après lui avoir fait vigoureusement comprendre que me prendre pour une conne ce n'était pas la meilleure idée qu'il avait eue de la soirée, voir même de l'année, je l'ai foutu dehors, en lui disant que la prochaine fois qu'il voudrait insinuer que je détournais du fric il ferait mieux de s'aviser de savoir faire la différence entre "compte secret" et "compte d'épargne". Je vous fait grâce des détails, ça a été sanglant (et embarrassant), mais tout le monde était d'accord pour dire que j'avais eu raison, jamais de la vie il n'aurait du me parler comme ça. Ouaip quand même fallait voir à voir.

Je lui ai envoyé un mail pour lui expliquer que c'était un gros connard, pourquoi j'étais partie en tétines - comme on dit dans le milieu -  et vu que je ne venais pas lui dire comment faire avec sa pelle et ses virages, le minimum était qu'il fasse de même avec mon compte de résultats (qui est juste, hein, faut pas croire que parce que je n'y comprends pas grand chose je ne suis pas capable de faire la différence entre recettes et dépenses). Il a reconnu, le lendemain, puis le sur-lendemain, et même le jour d'après, avec le reste de l'équipe, que oui il s'était emballé, que non c'était pas ça qu'il voulait dire, qu'il ne comprenait rien à la compta, qu'en fait ça lui faisait peur tous ces chiffres, blablabla. Il l'a reconnu avec tout le monde, sauf moi... Et là j'ai commencé à me poser des questions. Mais pourquoi pas à moi ? Pourquoi pas un seul coup de fil, pas un seul message, pas même un sms disant "désolé" ?

Et puis j'ai pensé à mes autres blaireaux, le voisin de derrière avec qui je me suis méga pris le chou cet été, mon ex avec qui c'est récurrent, un "collègue" de boulot, une gonzesse de l'école, bref, j'ai fait le tour et bing comme une évidence : pas un seul, pas un seul de ces personnages là, ne m'a jamais présenté d'excuses. Rien que dalle, nada, queue de chie, pas ça ! Alors que bon, hein raisonnablement dans un conflit on peut penser que les deux parties partagent les torts. Moi j'ai présenté des excuses (enfin quand j'en avais à présenter), mais eux jamais. Et c'est ça qui donne le "même genre" à mes blaireaux ! Et il n'y a rien à faire, vraiment rien, quand on ne vient pas me dire "j'suis désolé, j'a merdé" ça reste coincé. Je ne suis pas rancunière, je passe même plutôt vite l'éponge, mais si l'autre en face me traite comme quantité négligeable au point de ne pas vouloir/pouvoir/penser ne pas devoir me faire des excuses, ben, c'est fini, terminé, classé, moi je reste sur mes positions, c'est un "blaireau".

Je suis certainement le cadet de leur souci, mais eux sont pire que ça pour moi, ceux ne sont pas des êtres libres. Pour moi il n'y a rien de pire que de refuser de voir qu'on a fait une erreur, ça empêche de bien vivre... et j'aime bien trop ma vie pour m'enfermer dans un pseudo ego à la noix.

mardi 24 novembre 2009

Mon ex, ce blaireau...

Ben oui, j'ai un ex et c'est un blaireau, sinon franchement où serait l'intérêt de le nommer ex ? J'en connais peu qui disent "mon ex, ce héros" en même temps.

Le mien est un blaireau de compétition, blindé au titane de la connerie et de la supériorité. Je ne suis pas méchante, mais parfois j'aimerais bien qu'il se prenne les pieds dans le tapis et je le regarderais se fracasser contre le parquet. Seulement voilà, il est adroit le blaireau.

Je ne listerais pas les points noirs de son pif, pour l'instant j'ai juste envie de vous dire que je le propulserais volontiers contre le premier mur venu, de préférence un mur avec un crépi qui pique et infesté de tous les virus potentiellement dangereux et mauvais de la planète. Seulement ça ne serait pas charitable de lui souhaiter autant de mal, pas charitable du tout.

Sauf que je ne crois pas avoir hérité de la case "charitable", mais vu que je ne suis pas inhumaine non plus, pour cette fois, si c'est juste le virus Ebola qu'il rencontre, alors ça ira.