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samedi 27 mars 2010

Comme t'y es fort mon fiiiiiiiiiillllllllllllssssssssss

Vous l'aurez compris, c'est l'amour maternel inconditionnel qui l'emporte. Bon ok, Môssieurl'aîné m'a fait  tourner chèvre, mais il a trouvé le moyen de se rattraper et il s'y est pris comme un chef en plus !

Depuis 3 semaines, il nous bassine avec son match de gala, "dans son trop beau nouveau gymnase avec sa trop bonne équipe de potes et son trop bon prof de volley ! " Ca y est, je sais enfin dire, sans hésiter, qu'il joue au volley - m'aura fallu 1 an et demi tout de même.

Et moi depuis 3 semaines ça me fait l'effet d'un pensum ce fichu match. Cherettendre est excusé, il est convoqué presto sans défilement possible, pour remplir son devoir d'adjoint, à savoir valider le budget de notre commune. Je l'enviais presque - parce qu'il y a plus fun que de voter un budget vous pouvez me croire.

De "j'sais pas", à "on verra", il a bien fallu que je me décide. Peau-d'Ane a fini de faire basculer le truc, elle, elle voulait aller voir jouer son frère, et comme elle n'a pas le permis, il lui fallait un chauffeur, son père étant pris, lui restait ma pomme. J'aurais pu lui dire non, mais elle aurait fini par demander au voisin, donc autant éviter une honte internationale de plus.

Donc mes gosses et les sandwichs sous le bras, nous voilà à 19 h 30 tapantes devant le lycée - après nous être garés à perpette parce que bien sûr un quartier étudiant un vendredi soir, la place de parking se fait rare - pour finalement s'apercevoir qu'on aurait pu se garer dans l'enceinte du lycée, y'a des jours hein bref...

Môssieurl'ainé avait dit "t'inquiète ça sera fléché..", fléché mon oeil oui. C'était bien la peine d'avoir inauguré en grandes baskets un gymnase ayant coûté des millions d'impôts locaux ! Oui des millions - forcément quand on choisi un quartier historique, sous une cathédrale, à 50 mètres d'une ligne de remparts fortifiés, on ne devrait pas s'étonner de trouver des vestiges classés pré-historique !  Ca ne coûte pas un bras hein, c'est bien connu, l'analyse et la protection/exposition des vestiges. Fléché que dalle par restriction de budget annexe (pas de lumière non plus) il a fallu compter sur un petit groupe de perdus comme nous, mais qui eux avaient eu la bonne idée de se garer dans l'enceinte et donc déjà au bout de l'esplanade.

On cherche un peu, on monte beaucoup de marches, on tourne, on se perd et on finit par entendre une bande de gosses un peu braillards dans le lointain. Maintenant qu'il a mué, c'est plus facile de repérer la voix de Môssieurl'ainé, d'autant que j'entendais "Et les mecs, c'est ma mère..." Vu qu'il n'y avait que les enfants et moi dans les escaliers il ne risquait pas se tromper de génitrice non plus. Salutations d'usages, Peau-d'Ane en étendard, nous voilà dans le gymnase pré-historique.

Par définition, quand vous assistez à un match de gala d'un lycée vous savez que vous allez voir jouer : des lycéens. Comme me disait l'homme par sms : "la grosse éclate quoi... " (des fois il faut bien reconnaitre qu'il a un humour particulier...) Je ne m'attendais pas à voir un match d'antologie. Juste quelques passes mais en même temps ça m'arrangeait drôlement parce que dès qu'il y a plus de joueurs que de matériel pour jouer (une balle et deux raquettes, un ballon et 15 bonhommes par ex) et que ce n'est pas le premier qui arrive qui gagne, j'ai un mal fou à comprendre les règles du jeu. J'étais donc plutôt détendue du genou... Peau-d'Ane elle à donf, se dandinant sur son siège au rythme d'une bande son dynamique mais pas super audible, quant à PierrotCadet, il dormait ou presque, pas motivé pour un sou, malade et hyper fatigué (franchement il aurait été mieux dans son lit, mais bon, il voulait venir, et j'aime mieux l'avoir sous la main rapport à sa tendance à faire un peu n'importe quoi - je vous raconterais un de ces jours).

Première partie : des premières (des élèves de première, la blague était facile), m'ouais, m'ouais, m'ouais. C'était pas hyper dynamique, voir aussi mou que mon genou. On était raccord eux et moi, je suivais quasi en direct qui marquait des points et qui sortait la balle sans avoir besoin que ma fille m'explique (elle, elle n'a aucun problème de règles de jeux).

Entracte... Sandwichs... Ma fille pendue à son frère qui devait aller s'échauffer... On n'a pu la décrocher qu'avec la promesse qu'il la saluerait quand il passerait devant elle.

Deuxième partie, deux équipes de deuxièmes terminales et deux équipes d'anciens nationaux (des anciens bien anciens pour au moins deux  d'entres-eux), réparties sur deux terrains  - un en fond de gymnase, un devant le public un peu clairesemé et pas hyper enthousiaste. Tour de chauffe, Peau-d'Ane debout au bord du terrain "Vas-y Alexandre, vas-y Alexandre", il a fait le coucou réclamé et elle était aux anges. Premier match de la deuxième partie, Môssieurl'aîné jouait en fond de gymnase, on ne le voyait pas vraiment, sa soeur met ses vivas en veilleuse mais trouve le moyen de dire assez fort pour être entendu de l'équipe à notre portée : "pfff, les .ieux là, ils trichent, ils jouent trop fort, les autres c'est des jeunes hein, ils savent moins bien..."

Deuxième match en deux set de la deuxième partie de soirée, Môssieurl'ainé se rapproche du public. S'installe à côté de nous un entraîneur (reconnaissable à son "coach" inscrit sur sa veste - un mec en survêt, ben c'est un mec en survêt, pourrait être le roi du monde que ça resterait un mec en survêt...)

Le match s'engage, ne me demandez pas quel est le poste de l'ainé ni ce qu'il est censé faire sur le terrain, pour l'instant je comprends tout juste qu'il faut que le ballon passe de l'autre côté du filet sans le toucher et sans être attrapé par les joueurs adverses. Le coach regarde, bras croisés ; ma fille les mains en cornet "Vas'y Alexandre, vas'y l'équipe d'Alexandre"; PierrotCadet n'est guère en forme et j'avoue, les échanges  vont un peu trop vite pour moi  les points se marquent, les fautes aussi, je m'y perds souvent....

Les .ieux sont à 8, premier temps-mort, les jeunes sont à 5. Le match s'accélère, ils passent à égalité,  ma fille hurle à poumons déployés, d'un coup son frère crie "c'est pour moi", déplie son 1.93 mètre, se donne de l'impulsion, lève le bras (le bout de la main est largement au-dessus des 2.43 du haut du filet) et BAM smasch !  Coup de sifflet, le point est pour eux ! C'était sans appel, l'équipe d'en face n'a rien vu venir, Peau-d'Ane exulte, Môssieurl'ainé est tout étonné et moi je suis soufflée ! "Mon fils, c'est mon fils !!! Il est doué hein ?" Le coach à côté de moi pris à parti malgré lui, opine du chef...

Le match reprend, les .ieux à 16, deuxième temps-mort, les jeunes se tiennent, ils y croient, ils se battent contre cette .ieille équipe de nationale, Peau-d'Ane n'en peux plus, elle crie, chante, compte les points, encourage... 23 pour les "nationaux" 20 pour les "jeunes"... Je vois Môssieurl'ainé faire un geste d'appel à son passeur, et balance comme l'instant passé, un deuxième smasch qui claque sur le parquet d'en face, derrière la zone 3. Je suis, pour le coup, avec quelques autres debout à applaudir ce grand dadais tout en bras, ce grand bonhomme, que j'ai tenu si petit il y a 16 ans. Je sais que ça n'est qu'un pauvre match de rien, qu'il n'y a ni gain, ni journaliste, ni gloire, juste une bande de jeunes qui jouent pour le plaisir de jouer, mais je suis fière, bon sang, fière à un point !

Le match se termine, les nationnaux gagnent le second set, mais d'à peine pas grand-chose, épuisés. Les jeunes sont déçus, mais quand même ils sont contents d'eux, très contents, surtout que ça n'est qu'une option, ils ne jouent pas en club, tout juste 3 heures par semaine.

Je suis heureuse et ça se voit, Peau-d'Ane est en triomphe sur les épaules de son frère. Le coach me fait "Sacré gamin non ? Il se débrouille rudement bien, vous pouvez être fière de lui... Mais c'est pas la peine que je vous le dise, ça se voit que vous êtes fières, sa petite soeur et vous" Et il s'éloigne, s'approche de Môssieurl'ainé, lui tape sur l'épaule et lui dit "Joli smasch, petit, joli smasch". Môssieurl'ainé en a les larmes aux yeux. Il vient me voir, m'embrasse et me dit "Tu sais qui c'est ?" "Non" "C'est l'entraîneur de l'équipe olympique, ils sont super potes mon prof et lui..." "Ah quand même..."

Alors oui, on peut pourrir l'été de sa mère un mercredi, et la rendre extrêmement fière le vendredi...

Ps : à ceux qui se demanderaient comment on peut jouer 2 set uniquement, je rappelle que l'équipe nationale c'était des .ieux, et que c'était du "gala" organisé par le prof de sport "option" d'une bande de terminales... Mais ça vaut bien un Bonus !

2 commentaires:

  1. aïe aïe aïe comme il est fort ton fils! ;-)))
    Non mais t'as raison d'être fière!!! (ceci dit faudrait pas qu'il en profite pour te faire tourner trop encore en bourrique heiiin...)

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  2. faudrait.... sauf que bon depuis vendredi hein ! :-)))

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