Vous vous souvenez de ça :
Aller sur la lune en palmes avec l'édit à la fin ?
Alors voilà, je suis revenue de la Lune.
Avec mes palmes, ma veste de cosmonaute, mon cadran magique.
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Les palmes - elles ont souffert ! |
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L'indispensable ! |
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Le cadran magique |
Et surtout ma "Superteam" ! Peau d'Ane en relayeuse de compétition, son père qui avait un poste de signaleur aux petits oignons et un pote qui était venu compléter la team.
J'avoue, j'ai été ABSOLUMENT EXÉCRABLE à partir de jeudi. Déjà qu'à la base je ne suis moyennement bien lunée, là ça a été une descente en règle. Circonstance atténuante (enfin non mais bon...) l'homme, qui avait prévu de faire la course avec moi, n'a pas décroché le sésame. Out le certificat médical. Et sans lui, pas de course. Et j'ai été déçue, déçue. Ca m'a mis le moral en vrac, parce que je ne voyais pas comment j'allais y arriver sans lui. Il a choisi l'option "signaleur" parmi les bénévoles, mais je n'arrivais pas à m'en satisfaire. Je le voulais avec moi, et voilà qu'il allait s'occuper des 2 499 autres !
Et puis j'ai eu la très très mauvaise idée de me pencher sur le parcours, puis d'enchainer 2 sorties de 7 km, ou ni à l'une ni à l'autre je n'ai réussi à descendre en dessous de l'heure. Sérieux, même en marchant je vais plus vite je crois bien !
Ca plus un mail qui m'annonce que l'arrivée est prévue entre 21h05 et 21h40 (soit 25 mn et 60 mn après le départ) et boum, jeudi, je leur ai fait le Festival des Horreurs. Je n'allais pas y aller, j'étais trop nulle, en une heure j'en aurais fait la moitié, c'était même pas la peine que j'y aille, j'allais être disqualifiée, et autres atrocités.
Vendredi matin, c'était clair, je ne courais plus. Mais c'était sans compter sur les "Zouailles". Caroline qui me dit "bon, t'es la première, alors t'y vas et tu finis. Et si tu finis, ben je serais bien obligée de finir aussi." Caroline, avec son marathon de Paris...
Donc, paf, remontée dans les tours, ressortir le sac et y aller. Mon mari devenait chèvre.
Finalement, j'ai pris le sac, mis les fringues et la frontale. Tu connais le cyclope ?
Et à 21h45, c'était parti !
Trop vite, beaucoup trop vite, je me suis "cuite" à pas deux bornes du départ ! Heureusement qu'un super rétrécissement a permis que je rejoigne le groupe et que je récupère un peu. Bon ok, je ne savais pas qu'on attaquait la vieille ville et qu'on était parti pour 160 mètres de dénivelé+
Tu veux une petite idée de ce qu'on a monté plusieurs fois :
Et la serpente des jardins de l'Evéché aussi... (d'ailleurs à ce moment là, j'ai presque regretté les escaliers, c'est dire ! Je n'en voyais pas le bout)
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Pierre-Yves Beaudouin |
Faut savoir qu'on a fait tout ça de nuit, vraiment de nuit, éclairé par les illuminations de bâtiments (et dans la serpente, par des torches, c'était magique !)
De nuit, Chartres, ça peut donner ça :
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Médiathèque - Echo Républicain |
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Cathédrale - Echo Républicain |
Même quand t'as le nez sur tes pompes, tu arrives à t’exclamer.
Donc j'atteins le point de ravito où se trouve Peau d'Ane, l'homme et le pote. J'avais juste envie de pleurer, je m'étais faite doubler par des machines à courir, qui eux faisaient le 16 km en une heure. Ca faisait "stack / stack / stack" derrière moi, sans la moindre respiration, le moindre essoufflement, alors que moi, j'étais moitié morte à pas mi-chemin ! Non j'allais m'arrêter, j'avais fait ce que j'avais pu, je n'en pouvais plus.
Ma fille me tend mon eau, et me dit "allez maman, t'es la plus forte, tu vas y arriver"...
Mon homme me voit, tourne le regard vers une autre femme, encore plus en peine que moi, et me dit "finis avec elle, elle a besoin d'encouragements, ça sera pour l'honneur".
Comment veux-tu que je résiste hein ? Plus les Zouailles qui se préparaient pour faire 42 bornes et moi pas fichue d'en faire 7 ?! Alors j'ai rattrapé la dame, je lui ai dit "on fini ensemble, on sera les dernières, mais au moins on aura fini non ?" Elle s'arrête de pleurer, me dit oui et on repart. Sur le trajet elle me dit "j'allais m'arrêter comme vous, parce que vous aviez été devant moi tout le temps, je voyais votre petite lumière sur votre veste, et je me disais, allez, elle est là la petite lumière, alors je continue encore un peu". Je t'ai dis que des fois t'as pas besoin de grand chose pour te mettre à chialer ?
Alors j'ai respiré un grand coup, j'ai rassemblé les Zouailles dans ma tête, senti la photo dans ma poche, et puis j'ai dit "viens, on va mater du cul bien foutu, quitte à être les dernières autant qu'on en profite un peu".
On a maté, on a souffert (elle bien plus que moi, parce qu'au final à part une petite pente de rien du tout, j'aurais pu finir en courant tout du long les 3 dernières bornes, mais je l'ai attendu, j'aurais eu trop honte si je l'avais en plus, larguée au milieu du bazar).
Et on est arrivé, en une heure. Pas vraiment comme des fleurs mais on l'a fait.
Après, ma Peau d'Ane qui avait passé son temps à me pointer dans tous les accès possibles, m'a retrouvée à l'arrivée, avec sa petite bouteille d'eau et un "Tu sais Maman que vraiment t'es la plus forte du monde ?"
Bon là, j'avoue, ça m'a achevée, j'ai pleuré, j'ai appelé ma mère, j'ai sortie la photo toute froissée de ma poche, et j'ai dit "Bon anniversaire Papa" !
C'était mon premier trail urbain, ça ne sera pas le dernier. Maintenant, si les copines veulent bien me dire si on se fait la course de Versailles, moi je suis au taquet !