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vendredi 26 août 2011

Comme à la chasse...

Depuis hier soir déjà, je pensais à une "généralité" qui concerne le fait que l'on se sente jolie. Et que l'on fasse ce qu'il faut pour, puisque globalement c'est plaisant le plaisir non ? Une phrase arrive hier et dit :
"le déclencheur, c'est le regard d'un homme sur toi... Qui te fait te sentir belle (il te voit belle, tu te sens belle et tu as envie d'en faire plus...)"
Et donc ce matin j'y réfléchissais, vraiment, en me demandant si pour moi ça avait été ça le déclencheur et si aujourd'hui c'était ça mon moteur-beauté-soins de moi : le regard d'un homme amoureux. Et plus j'y réfléchissais et plus j'en venais à conclure que : non pas du tout. Que bien au contraire, chez moi le véritable déclencheur avait été de prendre conscience de ma vulnérabilité. Et que comme toute les victimes potentielles, il fallait donc que je sois une proie moins visible si je voulais survivre.

Et je déviais sur la chasse et les phases d'évolution :

- La première phase, la plus simple, tu te planques, tu ne veux surtout pas qu'on te voit, tu te débrouilles pour être transparente, pour te fondre dans le paysage afin qu'on te foute la paix.

- La deuxième phase, arrive un moment où il faut quand même sortir, ne serais-ce que pour bouffer. Et qui dit sortir du terrier, dit s'exposer. Et là selon ce que tu es, soit tu te fais bouffer direct, et le problème est réglé, soit, tu rencontres d'autres individus et tu "te bats".

- La troisième phase c'est quand tu te rends compte que tu es vulnérable, que tu peux te faire bouffer demain et que franchement, ça ne t'inspire pas vraiment pour la suite de ton programme d'été. Donc, il faut que tu réfléchisses à ta manière d'agir si tu veux passer le cap de la journée d'après. Si on plante le décor, tu es potentiellement une proie facile, mais tu as conscience que ça te pose un problème.

- La quatrième phase : plan de survie. Qu'est-ce qui fait qu'on s'en sort dans la vie ? Le plus évident : tu es le plus fort ; le plus efficace : tu es le plus malin. Et qui dit malin chez un petit, dit "ruse". Il faut donc attirer l'attention sur autre chose que les faiblesses, sortir les points forts et envoyer les adversaires jouer ailleurs. Pour un individu en détresse, c'est donc comme pour une proie potentielle : t'es pas le plus fort, faut que tu sois le plus malin.

- La cinquième phase : le camouflage / la diversion. La meilleure défense, c'est l'attaque. Mais pour que ça soit efficace, il faut compter sur ton adversaire et ta propre armée. Dans le cas de certains animaux ou de certaines plantes, c'est de se parer de couleurs pour que l'autre se focalise sur quelque chose de moins voyant, et donc "plus facile" à choper.

C'est en me maquillant que j'ai trouvé le meilleur moyen pour qu'on me "fiche la paix." (je mets des guillemets parce qu'aujourd'hui ça n'est plus forcément vrai). Donc je me faisais jolie, on pensait que j'étais bien portante vu que j'affichais une certaine harmonie, donc on ne me demandait pas ce qui n'allait pas. Et je passais ma journée "à l'abri".

Il y a peu encore, j'ai pu remarquer que cet "art" de la diversion était efficace. Je mets du vernis à ongle, on regarde mes mains, donc on ne "voit" pas que j'ai pleuré, ou que j'ai les traits tirés. J'attire l'oeil sur un truc qui va bien et qui détourne de l'essentiel.

Alors, oui le regard de l'autre est forcément un déclencheur, mais c'est le premier regard, celui qui te fait prendre conscience que tu es vulnérable, et que par ricochet, tu n'as plus envie de l'être. Le regard de la vendeuse qui te dit "ah mais ma pauvre dame, vu comment vous êtes foutue, vous ne trouverez rien qui vous aille chez nous", le regard des copines "euh t'es mimi, mais franchement vu ta tronche, c'est pas avec ça qu'on va dragouiller ce soir", le regard de la famille "mais t'as vu comment t'es négligée, on dirait un chiffon, c'est pas glorieux d'être assis à la même table que toi". C'est ce regard là qui te conduit à te sortir du terrier.

Et arrive le second, celui de l'homme, qui te voit toi, comme tu es, vraiment, avec ce qu'il y a dans tes yeux, et pour qui, tu as juste envie d'être encore plus jolie. C'est ce deuxième là qui m'a fait sortir mes artifices, pour que la couleur soit un moteur aussi dans mes journées et pas seulement son amour. Juste pour qu'il soit fier, et qu'il soit heureux d'être avec moi. Je suis heureuse avec lui avec ou sans artifice, mais pas sans amour. Et l'amour que j'ai pour lui c'est aussi du respect pour moi.


4 commentaires:

  1. Elle est belle ta dernière phrase. C'est une belle déclaration d'amour à ton homme et à toi-même :-)

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  2. Franchement, j'ai juste eu l'occasion de voir deux ou trois photos de ta majesté, mais même si je comprends et adhère à l'idée que se "soigner" aide à l'épanouissement, etc... et tout et tout, je veux quand même te dire que tu étais belle avant l'adoption de ton côté fille, ne serait-ce que par ton sourire très lumineux et la générosité que tu dégages.
    Les pots, lotions et couleurs sont un "plus".
    On t'aimait déjà avant.

    JDCJDR,
    Bisous,
    Mandy

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  3. Merci mes poulettes.

    FD, ma déclaration d'amour c'est ce que j'essaye tous les jours.

    Mandy, je m'aimais aussi avant :-))) Plus sérieusement, je sais que je souris toujours sur les photos, trop peut-être, mais bon c'est comme ça. Mais c'est plus le côté enveloppe corporelle que sourire qui me gêne aujourd'hui. La perte de poids, un peu de reprise, la vieillerie, et franchement je m'y sens moins bien. Donc, la piscine, faire gaffe à ce que je mange (le sucre ne me rend pas malade, mais il a tendance à me faire prendre du volume le bougre) et je me sentirais moins à la rue côté moi-dehors.

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  4. Je comprend bien la phras "tu mets du vernis sur les ongles, on ne voit pas que tu as pleuré"..
    Ici , l'hiver j'utilise la version "tu mets des couleurs délirantes sur les doigts, on en voit pas que tu as la tête en vrac"..
    J'avance aussi dans l'acceptation de moi, mais c'est parfois si difficile !

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