
Plus exactement reprendre le chemin.
Il parait que le pire moment c'est la deuxième semaine, celle où l'on se retrouve seul, chacun avec sa douleur, quand tout le monde a repris son quotidien.
Je ne sais pas si c'est la pire, mais j'ai mal , j'ai même de plus en plus de mal. Je n'ai ni envie de faire les choses, ni envie de partager quelques soirées sociales/amicales que ce soit. J'ai juste envie qu'on me fiche la paix, qu'on m'oublie. Qu'on ne m'invite pas aux anniversaires, ou pour me "changer les idées" (non mais franchement, c'est d'une stupidité sans nom même si ça part d'un bon sentiment) qu’on comprenne que "non merci, c'est gentil mais venir à ton mariage là dans un mois, ce n'est pas vraiment envisageable", ce n'est pas pour faire de la peine aux gens mais plutôt pour ne pas m'en faire à moi.
Qu'au boulot on arrête de me dire "alors ça va ?" Non ça ne va pas, non vraiment pas, je suis perdue sans lui. Il ne sera plus jamais sur les photos avec ses petits enfants, jamais plus non plus je ne pourrais le prendre dans mes bras, l'entendre me dire "merci ma chérie". Plus jamais ! Alors non bordel ça ne va pas !
Où est-il inscrit que le deuil de mon père doit se faire en silence ? Sans marque particulière ? Au prétexte que je ne l'avais pas vu depuis un an ? Que je n'avais pas eu de conversation téléphonique avec lui depuis plusieurs mois ?
Dans l'entourage familial et très proche amical, les choses sont douces même si j'appréhende un peu le retour de belle-maman. Elle est gentille mais peut parfois avoir des réflexions tout à fait "terroir". Je suis épidermique, j'espère qu'elle comprendra si je me hérisse (elle comprendra d'ailleurs, elle comprend assez bien ma manière d'être, et sans m'en vouloir trop longtemps).
Bref, j'oscille entre quotidien à tenir et périodes où je voudrais me mettre en hibernation.
Ca me passera, ça me passera...
A ton rythme... ça se fera, parceque c'est comme ça. Les douleurs des autres sont comme une lanterne qui t'éclaire dans le dos, pas très utile,ok, mais j'ai envie de te dire que ton chagrin à toi m'évoque une chose, c'est que moi je ne pleurerai jamais mon père, puisque je n'en ai pas. Jamais appelé quelqu'un papa, chais pas ce que c'est, chais juste que ça manque, que ça fait un grand vide, tout le temps, toute ta vie. Jamais brillé dans les yeux d'un père, jamais assez compté pour lui, jamais rendu fière ni rien. Rappelle toi juste le chance que t'as eu d'en avoir un comme le tien, d'avoir fait tout ce chemin avec lui, d'avoir été ce que tu as été pour lui et lui pour toi. C'est précieux, même lui parti, rien ni personne ne pourra te l'enlever. C'est le plus beau des cadeaux. Je t'assure, c'est vrai,fais moi confiance, je l'ai espéré toute ma vie çui là. Et puis sinon, toutes mes pensées vers toi, là maintenant. Bises.
RépondreSupprimerLapunaise24 juillet 2012 14:16
SupprimerJustement c'est parce qu'il a été fier et qu'il me l'a montré ; c'est parce que j'ai hurlé "Papa y'a une méduse" a alerter toute une plage et qu'il est venu me sauver... d'un sac en plastique ; c'est parce qu'il a fait un trajet aller-retour Clermont-Ferrand Narbonne un soir d'hiver, sur des routes très enneigées, après son boulot et qu'il m'a confié le volant pour qu'on puisse partager le déjeuner de Noël en famille ; c'est parce qu'il a calligraphié l'entête de mon rapport de stage ; c'est parce qu'il m'a appris à faire les choses bien et qu'il a toujours été là, que j'ai mal.
Pas tant que toi, de cette absence, j'en suis consciente. Comme je suis consciente aussi que personne ne pourra m'enlever mes souvenirs.
C'est bien parce que j'ai eu cette chance qu'aujourd'hui j'ai si mal mais que demain j'irais mieux.
Merci !
Tu fais ton deuil à ta façon après les gens comprennent (ou pas). Autour de moi ceux qui sont passés par là parle de temps. La peine s'atténue mais ne s'efface pas, la douleur se gère mieux et puis ensuite viennent les souvenirs que l'on évoque au début avec tristesse et puis ensuite avec le sourire. Mais bon........
RépondreSupprimerCourage ma belle.
Bises
Oups, signé Anne86 :)
SupprimerJe n'en suis pas là, c'est évident. La peine, c'est juste la peine, les souvenirs sont douloureux, je n'y vois plus ce qui me retenait de pleurer jusqu'à maintenant. Penser à ma père me fait fondre en larmes.
SupprimerParait que c'est un bon début....
Oh la belle-maman "terroir", c'est beau !!! Du grand toi !
RépondreSupprimerMoi je m'adapte. Tu fais silence, je mets de la musique. Tu causes, j'écoute.
J'ai été comme toi. Je le suis encore parfois, au mois d'Avril et en Juillet aussi...
N'oublie pas ce que tu me disais "ils sont toujours là !!"...
Gros bisous,
Mandy
Où est-il écrit que le deuil et sa douleur doivent se vivre dans le silence ? Autrefois on le portait pendant un an, ostensiblement. Dans la vie moderne, il faudrait tout accélérer et ne le porter que le temps d'une crémation ?! Prends le temps nécessaire, hiberne si besoin (on remettra à plus tard ce qu'on avait prévu, nous avons le temps... prends le temps présent pour toi.), même jusqu'au printemps prochain si c'est ce qui te convient, tout le monde comprendra. De toutes façons, cet espace-temps-là n'appartient qu'à toi.
RépondreSupprimerDes bisous
Remettre n'ennuie ma FD... Juste il faudra me pardonner si je ne suis pas toujours dans le ton. J'ai aussi besoin de voir plus loin, de partager avec vous ce qu'il m'aura laissé.
Supprimerje ne suis pas douée pour les mots...
RépondreSupprimercourage
Juste savoir que tu es là, ça me suffit je crois.
SupprimerJ'aime les mots, mais j'aime bien aussi les silences, tu sais ceux autour d'un thé quand calé au fond d'un canapé on profite juste du temps qui passe, et qu'à côté de soi, il y a une amie.
C'est bien aussi les silences.
Courage !
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