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mercredi 18 février 2015

Les voisins...

Hier en rentrant à la maison, je me suis retrouvée face à un évènement que je n'avais rencontré qu'une seule fois, en ville, dans ma vie d'avant.

Deux femmes se crêpaient le chignon, dans le sens littéral et figuré du terme...

L'une s'engageant dans une montée se trouvait bloquée par l'autre qui n'avait pas vu/fais attention/s'était cru pouvoir passer face à l'autre.

Bref, je n'étais pas là au début, je suis arrivée alors qu'elles étaient à deux cm l'une de l'autre, parechoc contre parechoc.

J'ai attendu un peu, puis en entendant le ton monter entre l'une et un conducteur coincé derrière la voiture descendante, je suis sortie en demandant très gentiment à la voiture montante de se reculer et de se dégager de ce guêpier. Qu'avais-je proposé !!! "Priorité au montant Madame, vous croyez que je vais bouger alors que c'est volontairement qu'elle s'est engagée, non et non je ne bougerai pas !" (je vous la fait courte hein, un flot de haine, de colère et de venin comme rarement entendu).

Je trouvais que c'était une telle broutille ! Il était difficile pour la descendante de reculer (trop de voitures derrière elle, trop peu d'espace à sa gauche), alors qu'en deux minutes à peine, il suffisait que la montante recule et que tout rentre dans l'ordre.

Mais non, hurlements, vociférations, insultes.

Alors le monsieur est remonté dans sa voiture et je me suis éloignée de la Harpie.

Voilà qu'une femme sort d'une autre voiture, vient directement vers moi - mais pourquoi donc ? -  me dire que la Harpie a raison, que je n'ai pas à m'en mêler, que la descendante n'est qu'une "Emmerdeuse" de première, qu'elle prend un malin plaisir à "emmerder" le monde tout le temps, qu'on la connaît bien dans le voisinage, que les "Voisins" sont des gens bien mais qu'elle non, c'est "L'Emmerdeuse" venue d'on ne sait où.

Houlàlà, doucement les basses hein, moi j'avais juste envie de rentrer chez moi, pas qu'on m'explique la vie du village. J'ai (pas très gentiment je l'avoue) renvoyé la Voisine à sa voiture en disant que moi j'allais faire demi-tour et laisser tout le monde passer la soirée au milieu de la rue.

C'est à ce moment là que la Harpie sort de sa voiture, enjambe les parechocs et sort l'Emmerdeuse par le col du manteau ! Devant les enfants (petits les enfants hein) qui se mettent à hurler de terreur. La Harpie sortant des baffes à n'en plus finir, l'Emmerdeuse lui chopant les cheveux à pleine mains. Le conducteur en essayant de les séparer s'est pris une mandale digne d'un combat de catch, a fait marche arrière, puis dit "j'appelle la police".

Les enfants hurlaient de plus belle, et la Voisine encourageait la Harpie à défendre ses droits de conductrice.

Un conducteur a fini par klaxonner assez fort pour que les deux femmes se lâchent enfin. La Harpie est remontée dans sa voiture et a défoncé sans autre procès le parechoc qui la gênait pour s'engager dans la montée.

Étant juste derrière, je me suis approchée de l'Emmerdeuse en renvoyant vertement la Voisine à ses chèvres. J'ai laissé ma carte de visite, pour porter témoignage. Les enfants étaient en sanglots, pauvres petits !

La gendarmerie arrivait au moment où je partais, je les ai laissé se dépatouiller avec la Voisine, l'Emmerdeuse et le conducteur qui les avait appelés.

En arrivant au carrefour devant l'école, je vois la Harpie décrire avec grands gestes et colère noire ce qui venait de lui arriver. Je me suis dit qu'avec la gendarmerie à 500 mètres, elle allait peut-être redescendre de son nuage de haine.

J'ai été appelé dans la soirée par l'Emmerdeuse, qui m'informait que la gendarmerie allait me contacter. Elle n'avait pas l'air plus étonné que ça de la réaction de la Harpie. Ce n'était pas la première fois qu'elle l'agressait de la sorte. C'est une voisine "pas facile" me dira-t-elle, en avouant n'avoir pas bon caractère elle non plus.

La gendarmerie m'a appelée en effet, je vais devoir passer au poste faire une déposition.

Avec toute cette haine entre voisins, comment voulez vous qu'on s'en sorte au niveau national ?

14 commentaires:

  1. Ouep, quand on voit des trucs pareils des fois on a peur ! Moi je deviens con j'appelle la police, en générale cela calme tout le monde :-)

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    1. Là c'est ce qui s'est passé. Notre commandant de gendarmerie (que je connais un peu) n'étant pas du genre à mâcher ses mots, il m'a beaucoup amusée ce midi pendant la déposition. Il a débarqué en force chez la Harpie ce matin à 7h, il m'a dit qu'on devrait être tranquille un moment.

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  2. Et quand tu retrouves ce climat de haine au boulot, ça donne à peu de choses près le même résultat !
    :-(

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    1. Je n'arrive plus à comprendre comment on peut prendre les "choses" si au sérieux. Qui se souviendra dans 2 jours de ces deux femmes ? Par contre les enfants eux risquent d'y penser un sacré moment. Avoir aussi peur parce que deux adultes ne sont pas capables l'une et l'autre de faire la part des choses ?!
      J'y pense depuis, comment arrive-t-on à laisser la colère/la haine/la rancoeur prendre le pas sur, ne serait-ce que la logique et la raison. Je ne parle même pas d'être sympa et/ou gentil, juste voir les choses comme elles sont.
      J'ai été comme ça (rancunière etc ) contre l'ex parce que je le trouvais injuste, méchant à loisirs et méprisant, mais au final je n'ai rien gagné de plus à lui en vouloir. Aujourd'hui je le sais. J'avais peur de lui. Je n'ai plus peur, c'est juste un pauvre type incapable d'être honnête.
      Je ne sais pas quel est le litige entre ses femmes, mais bon sang, à moins que l'une ait assassiné le mari/frère/parent de l'autre, il ne mérite pas de faire autant de dégâts pour quelques cms de goudron !

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    1. Je ne suis pas certaine que ça soit une histoire de pays, ça pourrait parfaitement arriver n'importe tout ailleurs. Mais disons qu'ici, alors que je dois croiser 2 voitures en 15 km de trajet, c'était "bizarre".

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  4. C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien. » Mais l’important, c’est pas la chute. C’est l’atterrissage.

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    1. Ca m'a fait exactement cet effet là : "elles ne se rendent pas compte..." Le retour sur terre (notamment à 7 h du mat avec les gendarmes à ta porte) ça a du leur remettre les idées en place.

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  5. Je ne me plaindrai plus des miens, de voisins, finalement ,ils sont pas "si pires" que les tiens ;-) Pauvres gosses...

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    1. Ce ne sont pas mes voisins directs (les miens ne sont que rarement là et encore moins l'hiver) mais dans un village que je traverse pour rentrer à la maison. Comme tu dis, pauvres petits !

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  6. non mais n'importe quoi... dans le sud, les gens sont très "sanguins"... il n'est pas rare de voir deux types se sauter à la gorge pour une histoire de queue de poisson ou regard torve...
    le pb c'est qu'on s'habitue à cette violence !

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    1. Moi je ne m'habitue pas, bon c'est vrai qu'on en voit pas souvent (nous c'est plutôt l'accident de chasse tu vois... un peu plus radical en même temps...)

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  7. des gens "normaux" voire même banals deviennent "hors du commun" en devenant automobilistes, comme si la carrosserie, le volant, toutes ces vitesses à portée de mains les rendaient presque surhumains.
    je suis moi-même parfois automobiliste, dans le genre mémère, et quand je vois ces furies (hommes ou femmes) se mettre en danger et mettre les autres en danger pour gagner 50 cm ou une place dans la file (au mieux), sincèrement ça me rend songeuse.
    j'ai vu une fois à côté de chez moi une scène de violence dure entre un couple en voiture, avec leur enfant qui hurlait à l'arrière et ça m'a retourné pendant deux jours.
    la violence tourneboule quand elle est étrangère à nos modes de vie.
    en attendant, keep cool and don't worry.... la vraie vie est ailleurs que dans son habitacle.
    pokpok

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    1. La vraie vie est ailleurs, c'est bien pour ça que j'allais faire demi-tour. C'était tellement mais tellement crétin cette altercation. Depuis j'ai eu d'autres nouvelles, la Harpie a porté plainte pour violences morales... Le parquet n'a pas eu le loisirs de classer son agression manifeste sans suite... J'sais pas, moi, être bête à ce point là, à manger la ficelle de la botte de foin quand même là.

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