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mercredi 9 mars 2011

Il y a dix ans II

J'expliquais là le tout début, je n'ai pas raconté pourquoi ça a été le tout début. Aujourd'hui et certainement parce que c'est une année particulière pour moi, j'ai envie de me remémorer ces moments là.

Il y a 10 ans donc, je vivais avec l'ex, on venait de déménager, quitté, au coeur de l'été, le 18e arrondissement de Paris pour un village beauceron  (je n'avais même pas idée qu'une région pouvait s'appeler la Beauce puisque sur mon carnet d'infos j'avais noté Transbos pour le transporteur local - quelle grue tout de même). Bref, on venait de s'installer dans une longère et l'ex venait de prendre un nouveau poste, plus complexe, plus prenant, où il devait voyager et beaucoup travailler. Le déménagement c'était pour se rapprocher du boulot et lui permettre de rentrer plus tôt et de partir plus tard. Moui...


Nous voilà en septembre 2000 et la première rentrée scolaire, je l'ai faite seule ! L'ex devait avoir une réunion super importante certainement. Et me voilà avec deux enfants à mettre à l'école, l'un qui faisait sa première rentrée en primaire à 9 h dans l'école en haut de la rue, et l'autre qui faisait sa première rentrée de maternelle à 9 h dans l'école en bas de la rue... Et je m'étonne encore d'avoir un gosse traumatisé par ses études ! Mais ça n'est pas le propos.

Je vivais "seule", l'ex partait le matin à 6 h, rentrait à 21 h, dormait le week-end. Nous étions en parallèle, dans la même maison mais pas dans la même vie. Je n'y voyais pas plus d'inconvénients que ça, les choses étant plus ou moins de la sorte avec des hauts et des bas depuis quasiment 6 ans.

L'école m'a permis de rencontrer d'autres femmes, la proximité de la mairie m'a aussi donné des envies, et au final en janvier 2001 nous organisions avec celle qui allait devenir mon amie, un "café-campagne". On s'inscrivait sur les listes pour les municipales et nous étions, à notre plus grand étonnement, élues toutes les deux ! Et par extraordinaire je me voyais propulsé au rang d'adjoint au maire !!

Je pensais partager ma "victoire", un espoir d'une vie plus active avec mon mari de l'époque. Et en rentrant à la maison, toute excitée de cette nouvelle, je la lui annonce. Sa réponse a été inversement proportionnelle à la joie que je ressentais : "Et qui va garder les enfants quand tu seras au conseil ou en réunion ?" Apparemment pas lui...

Ca a été un élément déclencheur. Christelle avait déjà commencé de m'avertir que le fonctionnement de notre couple lui paraissait bizarre, et là je commençais à comprendre pourquoi.

Malgré tout j'ai pris mes fonctions avec sérieux et enthousiasme. Je m'occupais donc des relations entre le personnel périscolaire, les instituteurs, les parents d'élèves et la mairie. Des tas de gens nouveaux, plus ou moins agréables, mais globalement de bonne volonté pour continuer ce que les équipes précédentes avaient construit.

Mais comme tout nouvel arrivant, j'ai voulu mettre mon grain de sel dans ce fonctionnement, et j'ai commencé de travailler avec le chauffeur scolaire, celui là même qui m'avait regardé avec intensité un matin de janvier.

J'ai été coupé dans mon élan par une grossesse extra-utérine (oui on avait aussi l'idée de faire un 3e, mon dieu qu'on peut être stupide parfois !). Le 5 mai 2001 me voilà hospitalisée, opérée en urgence, et apprenant dans la même seconde que j'étais enceinte, que je ne l'étais plus, et que je risquais surtout d'y rester.

Le 7 mai mon mari allait bosser, ma copine Christelle s'occupant de récupérer mes enfants à l'école. Le 9 et le 11 mai je recevais la visite du chauffeur de car, qui fleurissait ma chambre avec un énorme bouquet de muguet de son jardin et m'informant qu'avec Christelle ils avaient fait les courses, géré les enfants, pris soin de la maison. Non non mon ex n'était pas en voyage, il avait d'autres priorités.

Le 12 mai je sortais de la clinique en fauteuil roulant, je n'avais pas revu mes enfants depuis le samedi de mon hospitalisation, l'ex étant venu juste une fois pour me porter quelques affaires. Le 14 mai il allait bosser, me laissant seule, en fauteuil roulant avec le téléphone à côté de moi.

Le 14 mai à midi, j'ai eu envie de mourir...

5 commentaires:

  1. Wah... tu as bien fait de clore cette vie-là, quels que soient les efforts qui t'ont été nécessaire. Question de survie. C'est clair. Comme je disais chez man, quand les antennes se remettent à frétiller, il est temps de se poser les bonnes questions...

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  2. Vous etes pleines d'enthousiasme sur le mariage, l'engagement en ce moment, ca fait rever... -p

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  3. Kaki j'envoi le part III maintenant.

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  4. Toucher le fond pour mieux rebondir...
    Une page c'est tournée et c'est bien!!!

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