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samedi 28 novembre 2015

Et ce monsieur qui pleurait, qui pleurait..."




Je venais de poser 3 petites bougies dans ce silence ému, emprunt de respect, de revanche et de cris muets "on ne te laissera pas faire Daech !"

Et ces gens, tous ces gens, là, debout, à genoux aussi, en prière souvent. Les yeux rougis, planqués derrières les lunettes de soleil en ce samedi matin de fin novembre. Avec le bruit des roues des skates, comme un écho à cette vie, cette liberté, cette farouche volonté de dire "Vous ne nous arrêterez jamais".


Trois petites bougies perdues au milieu de milliers d'autres, au milieu de milliers de fleurs, entourées de milliers de dessins.

Et ce monsieur, comme perdu lui aussi, sanglotant. Ce monsieur qui pleurait, qui pleurait...

Je ne pouvais rien faire, je ne pouvais pas le prendre dans mes bras, alors j'ai posé ma main sur son épaule, comme on le ferait avec un vieux pote malheureux mais qu'on ne veut pas secouer dans son chagrin.

J'aurais pu lui glisser  "Il faut arrêter de pleurer maintenant, parce que sinon ils auront gagné". Mais je suis juste restée un peu avec lui et son chagrin.

Et puis j'ai lâché son épaule, et j'ai été pleurer, pleurer sur celle de mon mari.


"Même pas peur"

4 commentaires:

  1. Incapable de te laisser un commentaire adapté si peu que ce soit, mais j'ai lu. Gros bisous Madame :-)

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    1. Oh tu sais, rien que lire c'était déjà beaucoup. J'écris pas trop du gai en ce moment. Moi aussi je lis chez toi. Des bisous !

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  2. Il pleure, tu pleures, je pleure et d'autres utilisent les bougies comme projectiles, décidément chacun a ses valeurs ! C'est triste ! ça m'a bouleversée de voir ça ! Comment peut-on être aussi insensible et irrespectueux ?

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    1. Je ne sais pas. Irrespectueux et irréfléchi. C'était difficile aussi pour nous. Nos petites bougies n'ont certainement pas résisté à ce mouvement.

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